J’enclenche ma machine à café, une nouvelle journée commence. Je repense à ce que James Clear m’a conseillé (à moi et à des milliers d’autres lecteurs) dans son livre Atomic Habits: «associez une nouvelle habitude à une habitude actuelle» et qui plus est, qui vous fait plaisir. Mon café sera prêt dans trois minutes. Dans quelle nouvelle habitude pourrais-je investir ce temps? Un petit coup de balai dans la cuisine, arroser mes plantes, préparer mon sac pour la journée, j’ai plein d’idées. C’est la constance qui paiera: cette citation, un peu «bateau», renferme tout de même un secret pour qu’une action devienne une habitude. Et tous les fitness seront unanimes: venir une fois à la salle sera (pardonnez-moi l’expression) un «pet dans l’eau»!
Selon l’auteur du bestseller américain, le contexte joue un rôle fondamental. Le sac de sport préparé le soir d’avant et posé devant la porte d’entrée est un moyen efficace de ne pas flancher au réveil. Je repense à un ami qui a toujours son sac de sport prêt dans sa voiture: «comme ça, je n’ai aucune excuse! Et après tout, on ne voudrait pas manquer l’occasion quand elle se présente, entre deux rendez-vous par exemple».
Mon café est prêt, je peux m’accorder un moment de lecture ressourçant pour bien commencer la journée (oui, c’est aussi une habitude). Une vision des habitudes centrée sur la productivité et la performance ne me convient pas. Peut-être que dans ma vision à moi, une habitude est plutôt appelée à rendre la vie plus légère. Je bois mon café et me voilà philosophe.
C’est finalement ce que m’avait expliqué la Professeure Julie Péron (p. 4): les habitudes sont un moyen de soulager mon cerveau (voire de le mettre sur pause), pour qu’il puisse utiliser ses précieuses ressources ailleurs. Plus une action est répétée, plus elle deviendra facile, car automatisée. Légèreté, donc!
Et je ne suis pas toute seule. Une phrase d’Atomic Habits m’avait frappée: «L’une des choses les plus efficaces que vous puissiez faire pour développer de meilleures habitudes est de rejoindre une culture où le comportement souhaité est le comportement normal» (p. 117 : ma traduction). Mes collègues du Secteur social et les bénéficiaires que nous accompagnons ne diraient pas le contraire. Les relations et le contexte, voilà deux ingrédients fondamentaux pour développer un nouveau mode de vie.
Texte réalisé par Laetitia Gern, responsable de la revue Exister