L’Organisation mondiale de la santé (OMS) dénonce l’automédication comme le traitement de certaines maladies par les patients grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces, et utilisés dans les conditions recommandées. Le problème de l’alcool ? Il ne répond à aucun de ces critères : il n’est ni un médicament reconnu, ni sûr, ni efficace pour traiter des troubles psychiques ou physiques. Pourtant, de nombreuses personnes l’utilisent pour soulager des symptômes comme l’anxiété, l’insomnie, la douleur ou la tristesse, dans une logique d’automédication. De quelles ressources disposent les usagers ?
Selon une vaste étude longitudinale menée sur plus de 34 000 adultes américains (Robinson et al., 2011), les personnes souffrant d’un trouble anxieux et ayant recours à l’alcool ou à d’autres substances pour soulager leurs symptômes pressentent un risque 2,5 à 5 fois plus élevé de développer un trouble addictif dans les années suivantes, comparé à celles qui ne s’automatiquent pas. L’alcool utilisé en automédication apparaît ainsi comme un facteur central dans le développement de comorbidités psychiatriques, telles que les phobies sociales et autres troubles anxieux. Face à ce constat, une prise en charge précoce et adaptée est indispensable. Les institutions spécialisées dans les addictions, telles que la Croix-Bleue romande, offrent un accompagnement personnalisé et un soutien aux personnes concernées. Lors des entretiens, l’accent est mis sur l’exploration des causes profondes du mal-être, afin de proposer des réponses adaptées à chaque situation.
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Texte réalisé par Laetitia Gern, responsable de la revue | Source : Robinson J, Sareen J, Cox BJ, Bolton JM., (2011), «Role of Self-medication in the Development of Comorbid Anxiety and Substance Use Disorders», in A Longitudinal Investigation. Arch Gen Psychiatry.