SOS alcool: l'engagement des bénévoles répondants

« Allô, j’ai la bouteille devant moi ». Voilà le genre d’appel que nous recevons sur la ligne téléphonique SOS Alcool. Depuis plus de quarante ans, des répondants professionnels ou bénévoles répondent jour et nuit, tout au long de la semaine. Interview de Vanessa Redzepi, responsable du Secteur social.

Vanessa Redzepi, quel genre d’appel arrive sur la ligne ?

Tout d’abord, je pense aux personnes qui appellent et parlent de leur problématique pour la première fois. Elles osent dire à haute voix, qu’elles se posent des questions, qu’elles sont à bout, qu’elles ont un problème. Elles ne prononcent souvent pas le mot alcool, mais on comprend que c’est de cela qu’il s’agit. Les répondants sont là pour valoriser ce premier pas, répondre aux questions, accueillir cette main tendue.

Ensuite, il y a aussi les personnes qui disent « Bonjour, je vous appelle parce que j’ai la bouteille devant moi et je ne veux pas y toucher ». Comment réagir ? La plupart du temps, même si l’appel ne dure que cinq minutes, cela peut suffire pour faire diversion et pour que la personne ne consomme pas. Le répondant va inviter la personne à aller vider la bouteille. Son combat n’est pas terminé, mais durant la crise, la personne n’était pas seule. Lorsque j’ai répondu à ce genre d’appel, j’avais l’impression d’être à côté de la personne qui appelait. Ce lien humain fait la différence, il y a quelqu’un au bout du fil.

Employez-vous des répondants pairs-aidants ?

Oui, nous sommes convaincus de la pertinence de ce rôle dans notre approche. Les collaborateurs sociaux peuvent déceler les personnes qui pourraient devenir répondants et faire ainsi profiter à d’autres ce qu’ils ont appris et expérimenté. C’est là tout l’apport de l’expertise expérientielle.

La permanence SOS Alcool est un lieu où certaines personnes se révèlent dans leur capacité d’écoute et d’accueil de l’autre.

Avec cette première expérience et les formations que nous proposons, certains répondants poursuivent ensuite leur parcours dans la pair-aidance.

Des étudiants de psychologie sont aussi répondants ?

Oui, c’est le cas par exemple de Nathan Cina (que vous pouvez découvrir dans la vidéo ci-dessous). Ces étudiants suivent la formation SOS Alcool aux côtés des bénévoles au profil « pair-aidant ». Cela participe à la richesse de cette prestation.

Propos recueillis par Laetitia Gern

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