En pleine préparation pour l’édition 2023 de l’incontournable Paléo Festival de Nyon, Astrid Stauffer-Engeström s’active. Responsable du Secteur prévention de la Croix-Bleue romande, elle a du pain sur la planche en ce mois de juin. Slogans, jeux, quiz, rien n’est laissé au hasard. Et pour cause: le stand, tenu pendant six jours dans la plaine de l’Asse, est l’occasion pour la Croix-Bleue romande de dialoguer sur la thématique de l’alcool avec de nombreuses personnes.
Croissance et alcool : un cocktail explosif
Depuis une dizaine d’années, ce type d’actions de prévention est devenu une coutume. «Les jeunes de 14 à 25 ans (ndlr: fortement représentés dans les festivals) sont particulièrement exposés aux effets et aux dommages causés par l’alcool, notamment sur le foie et le cerveau. Leur corps est encore en développement. Boire peut compromettre le développement psychologique et physiologique de l’adolescent ou du jeune adulte», explique Astrid Stauffer-Engeström.
Sur les stands RaidBlue de la Croix-Bleue, parler d’abstinence n’est pas un objectif. «Ce serait le meilleur moyen pour les inciter à faire le contraire. La réduction et le contrôle de leur consommation nous intéressent davantage sur ces stands.» Le but est d’informer, tout en divertissant, sans brusquer. Une fois le dialogue noué, les langues se délient et certains jeunes se livrent. «Le passage d’une adolescente m’avait particulièrement marquée, raconte notre responsable prévention. Elle venait de découvrir à quelles fréquences et quantités les consommations deviennent à risque. Elle m’a lancé ‘‘alors c’est vrai que ma mère boit beaucoup trop’’. S’en est suivie une discussion sur le sujet. Sa maturité m’a étonnée. Elle savait prendre du recul en tant que proche, ne pas s’impliquer dans la gestion médicale de la maladie de sa maman.»
Une information qui peut faire son chemin
Si elle adore cette partie de son métier, Astrid Stauffer-Engeström s’en éloigne pourtant… volontairement. «Maintenant, j’ai la trentaine, je suis enceinte. Je ne vis pas la même réalité que les 14-25 ans. Je ne suis plus perçue comme une semblable par notre public cible. C’est pourquoi nous tenons à ce que des jeunes en sensibilisent d’autres». Elle laisse la place à des animateurs formés à la prévention. Comme Julie et Ryam, qui occupent le terrain cet été.
L’occasion d’apprendre et de transmettre. «J’étais très impressionnée au début, mais j’ai très vite aimé informer. J’ai tenu le stand aux 20 KM de Lausanne et à Paléo. On croise des personnes de différentes catégories d’âge qu’elles correspondent ou non à notre public cible, explique Julie. Il faut que l’on puisse adapter notre discours quand on parle à des enfants, des adolescents ou des parents. Les lunettes de simulation d’alcoolémie ou les quiz permettent aussi de lancer des discussions et de remettre des fois en question leurs habitudes de consommation».
Ryam, assistant socio-éducatif de métier et collègue de Julie sur les stands, complète: «à Paléo, j’ai remarqué qu’il y a une grande banalisation de l’alcool. Souvent, des festivaliers me disent ‘oui je prends des cuites, mais je gère’. Il y a une méconnaissance générale de sa toxicité». Valorisé culturellement, l’alcool a pourtant un haut potentiel addictif, au même titre que d’autres substances. Seule différence: sa consommation est légale et souvent encouragée.
Article réalisé par Geoffroy Brändlin
Cet article est tiré du numéro 31 d'Exister, commandez-le des maintenant !
Nous serons à nouveau présents au Paléo Festival de Nyon cette année ! Rejoignez-nous sur le stand RaidBlue du 23 au 28 juillet 2024 !